S’il y avait une exposition que je ne pouvais absolument pas manquer cet automne à Paris c’était bien celle sur l’exposition années 80 aux musée des Arts Décoratifs.
Les années 80 ce sont les années de mon enfance et j’ai plein plein de souvenirs que j’ai en partie retrouvés dans cette exposition. Je dis en partie car je n’ai pas de souvenirs de toute la partie mode et mobilier et car les jouets et pop culture étaient absents. Ce qui est tout à fait normal car le sujet était vraiment axé mode, design et graphisme. Je préfère vous le signaler pour que vous ne soyez pas déçus.
Globalement l’exposition était très bien, mais la muséographie et la gestion du flux de visiteurs dans les premières salles étaient vraiment catastrophiques. Les salles étaient plutôt petites ce qui n’aurait pas posé problème s’il n’y avait pas eu de vidéos présentées. Les visiteurs s’arrêtant pour regarder les vidéos, le flux de visite était très lent jusqu’à provoquer un énorme bouchon dans l’une des salles qui présentait des publicités d’époque. Nous avons eu beaucoup de mal à nous faufiler et n’avons pu que difficilement voir ce qui se trouvait dans cette partie.
Les années Mitterrand
Bien évidemment il était difficile de parler des années 80 en France sans parler de François Mitterrand surtout quand on se place du point de vue de la création et de la culture. Ces années ont été une période d’effervescence créative, de grands chantiers culturels et d’une nouvelle ère de la communication. Tout le monde se souvient de cette affiche « La force tranquille » créée par Jacques Seguela.
Âge d’or du graphisme
On retrouve dans les premières salles tout le travail graphique mené sur les grands chantiers (La Villette, la Bibliothèque François Mitterand, le Musée du Louvre) ou sur des grands évènements créés à cette époque, telle que la Fête de la Musique ou la Fête du cinéma.
En 1982, Jack Lang lance au sein du ministère de la Culture, une réflexion interministérielle sur la place du graphisme et le plan de relance « Graphisme et Typographie » en 1984. Le graphisme est alors considéré comme une discipline à part entière. Il bénéficie de nombreuses commandes publiques. En effet, grâce à la décentralisation, les commanditaires institutionnels sont devenus plus nombreux.
Les designers du président
Les années 80 ont vu émerger une nouvelle génération de designers. En France, ils ont été favorisés et encouragés par François Mitterrand et par le ministre de la Culture Jack Lang. Il fut décidé que deux tiers des achats du Mobilier national seraient consacrés au meuble contemporain. En 1982, afin de moderniser les appartements privés du premier étage de l’Élysée, des commandes sont passées auprès de cinq architectes d’intérieur : Annie Tribel, pour la chambre d’amis ouvrant sur la cour d’honneur, Marc Held pour le grand salon, Ronald-Cecil Sportes pour le petit salon, Philippe Starck pour la chambre de Danielle Mitterrand, enfin Jean-Michel Wilmotte pour la chambre du président.
La société de l’image
Fric, frime, culte de l’image, individualités qui s’affirment sont autant de choses qui ont marqué les années 80. Les médias se libéralisent et la publicité explose. C’est une décennie prospère pour les agences de publicité. Vous reconnaitrez sans doute quelques publicités célèbres sur les photos suivantes.
La nef
C’est l’espace que je préfère dans les expositions des Arts Décoratifs car il y a de la place pour visiter tranquillement. J’avais d’ailleurs beaucoup aimé la scénographie qui y avait été faite lors de l’exposition Dior. Vous pouvez voir quelques photos dans ce post.
Je ne vais pas tout détailler, mais juste vous dire que dans cet espace sont exposés des vêtements et du mobilier créés dans une période de grande effervescence pour le design. À cette époque en France est créée la Valorisation de l’innovation dans l’ameublement chargée de promouvoir un design hexagonal ce qui est contribue à l’émergence d’une nouvelle scène française.
Une société fondée sur l’image
Dans les dernières salles, sont exposées les cultures de la nuit, les contre-cultures, les looks éclectiques des années 80.
Le prêt à porter concurrence à moindre coût la haute couture, il est popularisé dans les magazines de mode, les stars et le show-bizz envahissent les magazines féminins. Être styliste devient branché grâce à des figures comme Jean-Paul Gaultier. Les grands tops models des années 90 commencent leur carrière. Dans ces salles on retrouve aussi des vêtements créés par des marques comme Naf-Naf ou Kookai.
Les sous-cultures des années 80 sont diffusées dans une presse alternative qui s’oppose à la presse commerciale. Ce sont des magazines plus ou moins artisanaux, diffusés hors des réseaux traditionnels et qui traitent de nombreux sujets culturels et sociétaux.
La Boutique
J’ai été agréablement surprise par la boutique. Ils n’ont pas loupé le coche comme c’est parfois le cas dans certaines expositions. On y retrouve de nombreux objets emblématiques de ces années là et pour tous les budgets.
Je suis ressortie de là avec quelques objets et surtout le catalogue d’exposition. Je vous recommande de l’acheter si l’expo vous a intéressé. Il permet d’approfondir ce qui était exposé et d’en savoir un peu plus sur cette période très riche en créativité et en liberté.
Vous avez vu l’exposition? N’hésitez pas à me laisser un commentaire pour me dire ce que vous en avez pensé.
À bientôt!
